Alimentation du chat âgé


Comment aider votre chat âgé à bien manger (guide pratique)

Avec l’âge, le chat change : sensibilité olfactive, dents, digestion, et fréquence de maladies chroniques modifient souvent son appétit et ses besoins. L’objectif principal est simple : préserver la masse musculaire, prévenir la déshydratation et maintenir une qualité de vie optimale. Ce guide propose des stratégies pratiques — à utiliser en complément d’un suivi vétérinaire — pour aider un chat senior à manger mieux et plus régulièrement.

chat endormi

Pourquoi les besoins changent chez le chat âgé

Les chats vieillissants peuvent avoir une digestion moins efficace (absorption réduite de certaines graisses et protéines) et présentent un risque plus élevé de maladies (insuffisance rénale chronique, maladie dentaire, hyperthyroïdie…) qui altèrent l’appétit. Pour ces raisons, les lignes directrices vétérinaires recommandent d’éviter les restrictions protéiques chez les chats sains et de privilégier des aliments digestibles et énergétiques pour les seniors.

Signes d’alerte à surveiller

Surveille : perte de poids, amaigrissement du dos et des flancs, chute de l’appétit (>48 heures), modification de la façon de manger (crocheter d’un côté, mâcher moins), halitose, bave, gencives rouges. Ces signes peuvent traduire douleur dentaire, maladie systémique (rein, thyroïde) ou douleur (arthrose) et doivent conduire à un examen vétérinaire.

Objectifs nutritionnels pour le chat âgé

  • Maintenir ou augmenter l’apport en protéines de haute qualité pour préserver la masse maigre : les chats âgés ne doivent pas être systématiquement mis à régime hypoprotéiné si leur fonction rénale est correcte.
  • Augmenter la densité énergétique si l’ingestion est faible (aliments plus caloriques / plus digestibles). Des aliments très appétents et digestibles aident le chat qui mange peu à couvrir ses besoins.
  • Hydratation prioritaire : passer à des aliments humides ou augmenter la prise d’eau aide particulièrement les chats âgés et réduit le risque de déshydratation.

Choix des aliments : pratiques et recommandations

  • Aliments humides (boîtes/pâtés) : souvent mieux tolérés, plus riches en eau (utile en cas de déclin rénal ou si le chat boit peu). Pour beaucoup de seniors, c’est la base la plus simple.
  • Aliments énergétiques et très digestibles : préférer des formules « calorically dense » et digestibles, avec protéines de bonne qualité. Les chats qui ont perdu du poids ont besoin de formulations plus riches en calories et en protéines biodisponibles.
  • Formules thérapeutiques : si le chat a une maladie (insuffisance rénale, diabète, hyperthyroïdie, troubles gastro-intestinaux), envisager les régimes vétérinaires spécifiques sous contrôle du vétérinaire. En cas d’insuffisance rénale, la restriction contrôlée du phosphore est une mesure nutritionnelle clé.

Que faire si le chat refuse la nourriture ? astuces pratiques

  • Réchauffer légèrement la nourriture (quelques secondes au micro-ondes) pour renforcer l’odeur.
  • Toppers appétents : un peu de bouillon de poulet non salé, eau de thon égouttée (sans sel), ou un topper commercial appétent (vérifier les ingrédients).
  • Fractionner les prises : petites portions plusieurs fois par jour (4–6) plutôt qu’un ou deux repas volumineux.
  • Changer de texture : si les dents font mal, proposer pâté, mousses ou croquettes humidifiées. Les chats dentés peuvent préférer la pâté quand la mastication devient douloureuse.
  • Manger en sécurité : bol propre, endroit calme, sans compétition (si multi-chat), assiette peu profonde et éventuellement surélevée selon le confort du chat.

Quand envisager des médicaments ou stimulants de l’appétit ?

Si malgré les mesures comportementales et alimentaires l’appétit reste faible, il existe des solutions médicamenteuses (ex. formulations de mirtazapine transdermique ou orales) qui stimulent l’appétit et aident à repartir vers une prise alimentaire normale. Ces produits doivent être prescrits et suivis par le vétérinaire : posologie et fréquence peuvent varier selon l’âge et l’état rénal/hépatique.

Cas fréquents et stratégies ciblées

  • Perte de poids sans autre symptôme : augmenter la densité énergétique, donner des aliments très digestibles et surveiller la masse musculaire (MCS) ; prise de sang si perte importante.
  • Chats avec maladie rénale : privilégier l’hydratation, régime adapté (phosphore contrôlé) et consulter le vétérinaire pour un suivi biologique et ajustement diététique.
  • Chats douloureux (arthrose, dents) : soulager la douleur (médicaments, soins dentaires) améliore souvent l’appétit plus que tout changement alimentaire seul.

Surveiller l’efficacité : quoi mesurer et comment

  • Pesée régulière (chaque 1–2 semaines au début) : perdre 5–10 % du poids en quelques semaines justifie un bilan.
  • Score corporel (BCS) et score de masse musculaire (MCS) : noter si la perte concerne surtout la masse musculaire (dos, hanches). Les vétérinaires utilisent ces scores pour adapter la stratégie.
  • Journal alimentaire : noter quantités, heures, réactions à toppers, comportements alimentaires (temps pris pour manger, crachotements).

Conseils pratiques pour le quotidien

  • Varier texture et goût (mais sans changer brutalement si chat fragilisé).
  • Rendre la nourriture attrayante : température tiède, assiette propre, mains qui caressent avant de présenter la gamelle pour stimuler.
  • Préparer des portions prêtes (petits sachets pour la journée) pour garantir fraîcheur et appétence.
  • Éviter les restes inadaptés (oignons, ail, chocolat, aliments gras et salés).

Quand consulter en urgence

Consulter le vétérinaire si : anorexie persistante >48–72 h, perte de poids rapide, vomissements répétés, troubles respiratoires, sang dans les selles ou urines, ou signes de douleur. Le vétérinaire posera un bilan (analyses sanguines, urines, examen bucco-dentaire) et proposera un plan (traitement de la douleur, alimentation thérapeutique, fluidothérapie si nécessaire).

Exemple de plan alimentaire quotidien (à adapter selon le chat)

  • Matin : 25–30 g d’une pâtée riche et appétente + une petite cuillère de topper si besoin.
  • Midi : petit snack humide (10–15 g) ou quelques bouchées de pâtée.
  • Soir : pâtée + fractionner la portion si l’ingestion est limitée.
  • Toujours : eau fraîche à disposition, voire plusieurs points d’eau dans la maison.

En résumé

L’alimentation du chat âgé demande observation, adaptation et parfois interventions vétérinaires rapides. L’objectif : préserver le poids, la masse musculaire et la qualité de vie grâce à des aliments digestibles, appétents et une hydratation suffisante.

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