Entre vigilance et amour du détail
Ils font partie de la famille. Nos chiens et nos chats partagent nos journées, nos émotions, nos habitudes… et parfois, nos inquiétudes. Une toux qui persiste, une plaie qu’ils lèchent sans cesse, une boîte de conserve qui tombe sur une patte — et aussitôt, le cœur s’emballe. Faut-il s’inquiéter ? Faut-il consulter ?
Les vétérinaires le savent : derrière chaque visite se cache un lien affectif fort et une volonté sincère de bien faire.
Mais au-delà des rendez-vous de vaccination, certaines causes de consultation reviennent sans cesse dans les cliniques. Identifier ces grands motifs, c’est mieux comprendre comment protéger son animal et éviter bien des urgences.
Voici donc les 5 causes les plus fréquentes de consultation chez le chien et le chat, illustrées par des chiffres, des exemples concrets et des conseils de prévention.

1️⃣ Les problèmes de peau : la star des consultations vétérinaires
Une cause n°1 chez le chien
Chez le chien, les troubles dermatologiques représentent près d’un quart des consultations selon le CNVSPA (Syndicat des vétérinaires praticiens). Démangeaisons, rougeurs, pellicules, otites, léchages excessifs… ces signes traduisent souvent une allergie (alimentaire, environnementale, piqûres de puces), une infection bactérienne ou fongique, voire un trouble hormonal.
Certains chiens se grattent jusqu’au sang, d’autres développent des otites chroniques ou des zones sans poils autour des yeux ou des pattes. Ces symptômes, s’ils paraissent bénins au début, deviennent vite chroniques et inconfortables.
Chez le chat : plus discret mais pas moins fréquent
Chez le chat, les allergies aux piqûres de puces (connues sous le nom de DAPP) sont la première cause de dermatite. Beaucoup de propriétaires pensent que leur chat “n’a pas de puces” — alors qu’une seule piqûre suffit à déclencher une réaction allergique spectaculaire.
🚨 Signaux d’alerte
- Grattage, léchage ou mordillement répété
- Rougeurs, croûtes, perte de poils
- Secousses de tête (signe d’otite)
- Odeur désagréable de la peau ou des oreilles
Prévention
- Traitements antiparasitaires réguliers toute l’année
- Alimentation de qualité et équilibrée
- Nettoyage doux des oreilles et brossage régulier
- Consultation précoce : plus une dermatite est prise tôt, plus elle se soigne facilement
2️⃣ Les troubles digestifs : vomissements, diarrhées, pertes d’appétit
Des causes variées
Chez le chien comme chez le chat, les troubles digestifs sont parmi les motifs les plus courants de consultation. Ils peuvent être bénins (indigestion, stress, changement d’alimentation) ou révéler un problème plus grave : infection virale, pancréatite, corps étranger avalé, voire tumeur digestive.
Le chien, trop curieux
Le chien explore le monde avec sa gueule. Un os avalé, un jouet mâchouillé, un reste de repas gras : autant de causes de vomissements ou de diarrhées aiguës. Les chiots sont particulièrement à risque.
Le chat, sensible au stress
Chez le chat, le stress est souvent le déclencheur : déménagement, arrivée d’un nouvel animal, changement de routine. Un chat stressé peut vomir, refuser de manger ou faire des diarrhées récurrentes.
🚨 Signaux d’alerte
- Vomissements répétés ou persistants
- Diarrhée plus de 24 h, surtout avec sang
- Refus de s’alimenter
- Abdomen tendu ou douloureux
- Prévention
- Éviter les changements brutaux de nourriture
- Surveiller les jouets et objets à mâchouiller
- Offrir un environnement stable, calme, avec zones de repos
- Vermifugation régulière
3️⃣ Les troubles urinaires : un motif d’urgence fréquent chez le chat
Une pathologie typique du chat mâle
Chez le chat, les problèmes urinaires (cystite idiopathique, calculs, obstruction urétrale) constituent l’une des premières causes d’urgence vétérinaire. Le chat mâle stérilisé est particulièrement vulnérable, car son urètre étroit peut se boucher rapidement.
Un chat qui fait des allers-retours à la litière, qui miaule en urinant ou ne produit plus de pipi est en urgence absolue : son organisme s’empoisonne en quelques heures.
Chez le chien : infections ou vieillissement
Les chiens présentent eux aussi des infections urinaires, surtout les femelles, ou des incontinences liées à l’âge ou à la stérilisation.
🚨 Signaux d’alerte
- Difficulté ou douleur à uriner
- Sang dans les urines
- Urine en dehors du bac à litière (chat)
- Léthargie, perte d’appétit
Prévention
- Eau fraîche et abondante en permanence
- Fontaine à eau pour chats réticents à boire
- Alimentation humide (croquettes + pâtée)
- Gestion du stress (enrichissement de l’environnement, phéromones, routine stable)
4️⃣ Les accidents : chutes, bagarres, collisions
Des motifs d’urgence classiques
Les accidents domestiques et traumatismes représentent une part importante des urgences vétérinaires.
Chez le chien : collisions avec des véhicules, chutes en randonnée, morsures entre congénères.
Chez le chat : le fameux “syndrome du chat parachutiste”, ces chutes souvent graves depuis un balcon ou une fenêtre ouverte.
Les bagarres entre chats entraînent souvent des abcès profonds et douloureux, nécessitant incision et antibiothérapie.
🚨 Signaux d’alerte
- Boiterie, plaie ouverte ou gonflement
- Respiration rapide, douleur à la manipulation
- Léthargie après une chute, même sans plaie visible
- Absence de pipi ou de selles après un choc
Prévention
- Fenêtres sécurisées avec filets ou moustiquaires solides
- Promenade en laisse ou jardin clôturé
- Surveillance des jeux entre animaux
- Éviter les balcons ouverts en été
5️⃣ Les troubles locomoteurs et articulaires : la douleur silencieuse
Boiterie, raideur, refus de sauter
Avec l’âge, ou après un effort, les troubles articulaires apparaissent : arthrose, entorse, dysplasie de la hanche. Les chiens de grande taille et les chats âgés sont les plus concernés.
Mais attention : beaucoup d’animaux ne montrent pas leur douleur. Le chat, par exemple, se contentera de ne plus sauter sur le canapé — un signe souvent interprété comme de la “paresse”.
🚨 Signaux d’alerte
- Difficulté à se lever ou à monter les escaliers
- Changement de posture ou de démarche
- Moins de jeu ou d’activité
- Agressivité à la manipulation
Prévention
- Maintenir un poids stable (le surpoids aggrave l’arthrose)
- Activité physique douce et régulière
- Compléments articulaires sur avis vétérinaire
- Suivi annuel dès 7 ans pour dépister tôt
En conclusion : mieux comprendre pour mieux prévenir
La majorité des consultations vétérinaires — qu’elles concernent la peau, la digestion, les urines, les articulations ou les accidents — pourraient être limitées grâce à une vigilance quotidienne.
Observer son animal, c’est déjà prendre soin de lui.
Le moindre changement de comportement, d’appétit ou de propreté doit alerter : un diagnostic précoce évite souvent des souffrances inutiles et des traitements lourds.
Et surtout, n’oublions pas que chaque visite chez le vétérinaire est bien plus qu’un acte médical : c’est un acte d’amour, un geste de protection envers un compagnon qui, lui, ne peut pas parler.
| Rang | Cause principale | Animal le plus concerné | Type de gravité | Prévention clé |
| 1 | Problèmes de peau | Chien | Moyenne / chronique | Antiparasitaires + hygiène |
| 2 | Troubles digestifs | Chien & Chat | Variable | Alimentation stable |
| 3 | Troubles urinaires | Chat | Élevée / urgence | Hydratation + gestion du stress |
| 4 | Accidents / traumatismes | Chat & Chien | Élevée / urgence | Sécurisation & vigilance |
| 5 | Troubles articulaires | Chien âgé, chat senior | Chronique | Poids & activité douce |
